dimanche 4 novembre 2012

Halloween? non! simplement la fête de la citrouille de chez nous!


Ol’a été bein agrâlant (1) tchelle sortie qu’ont fait les pianteux de patates l’aute soèr à la tombée de la net. Y’ons été chez tchés lavousiens coume l’ânnaie darnière, manger  la tchuisine de citrouilles. De catant (2) y’ons pus de défiance (3) .
A la soupe !
Les soupiers et soupières sont les  amateurs de soupe.
félicitation aux cuisinières
 La peurmière foué y’avions peur qu’ol té ine attrapouère et que veuliont nous amegnouner (4) peur nous aricoter rède après. Ol’té point ça, ol’é  ine boune benaiserie.
Y’eux avions douné ine piene remorque de citrouille pour mettre su la piace. Y’avions fait itou ine grande piaté de salade de poumes terre tchi’s’adounait (5) bein avec les soupes qu’étiont pas de la lavasse (6). Y’ons bein borvoché. Quand i sont r’touné y’étions bein combugés.(7)
Y’i reveindrons l’ânnaie prochaine.





1.       Agrâlant : agréable, sympathique.
2.       Défiance : méfiance.
3.       De catant : maintenant, en ce moment.
4.       Amegnouner :attirer mielleusement.
5.       S’adouner : s’accorder, s’assortir, convenir.
6.       Lavasse : liquide sans consistance, sans goût.
7.       Combugé : rassasié, remplir au maximum.


Texte en parlanjhe de Robert. 

dimanche 14 octobre 2012

Animations d'automne par les Planteurs

Week end chargé pour les Planteurs, que ces samedi 13 et dimanche 14 octobre 2012. L'Association était présente aux deux manifestations locales , d'abord à Jardres le samedi [TrocVert d'Automne],

Présentation de notre collection à Jardres
Belle ambiance sur le stand
puis le dimanche à la Fête de l'Automne de La Bussière. Etre demandé pour participer à l'animation d'une fête est pour nous une belle reconnaissance de nos activités, et au-delà, de notre raison d'être.
En effet, si sur le plan communal de Liniers, notre vocation première est d'entretenir la convivialité entre les habitants, lorsque nous sommes présents dans des manifestations extérieures, notre rôle est alors de promouvoir une meilleure connaissance de la pomme de terre, tant dans sa  grande diversité de variétés, que dans ses usages culinaires méconnus.
Nos desserts à la pomme de terre fabriqués par ces dames
A l'arrière du stand, notre nouvelle banderole
Les personnes intéressées qui viennent nous voir sur le stand, et elles sont nombreuses , sont toujours étonnées sur ces deux aspects : les pommes de terre bleues par exemple, d'un côté, et les gâteaux et confiture à la pomme de terre de l'autre, en surprennent plus d'une.
Certes, le temps ne fut pas favorable au déplacement de grandes foules, il a beaucoup plu, c'est le risque de toute manifestation de plein air à cette saison, mais, à chaque fois, nous avons bénéficié de belles éclaircies, et chacun le sait, le meilleur soleil, c'est celui qu'on a dans le coeur. Ce fut tout spécialement le cas à La Bussière où la municipalité avait invité des duo d'artistes : Les Martin's nous ont interprété du Brassens avec  basse et guitare, Sergio à l'accordéon et Marie la chanteuse ont revisité avec beaucoup d'enthousiasme le répertoire du début XXe siècle, des Chevaliers de la lune en passant par Nini Peau d'chien d'Aristide Bruant.
Un stand toujours bien fréquenté , animé par Marie et Sergio qui en apprécièrent l'ambiance chaleureuse

Outre les incontournables Croqueurs de Pomme, la salle Gilbert Bécaud accueillait trois belles expositions : photos, champignons, maquettes d'anciennes machines agricoles. Des ateliers pour enfants, une calèche tirées par des chevaux ont également contribué à l'animation...mais, sans être chauvin, bien entendu, c'est certainement le stand des Planteurs de Patates qui reçu le plus de visiteurs avec la meilleure ambiance! Donc, pourquoi pas à l'année prochaine !

samedi 13 octobre 2012

Fête du patrimoine 2012 à Lorière

C'est par une magnifique journée estivale que notre association des Planteurs de Patates de Liniers a participé le 16 septembre 2012, dans le cadre des Journées Nationales du Patrimoine, à l'animation "Autour du four à pain" dans le village de Lorière à Liniers.
une bonne signalétique installée par la Com Com

Martine et ses broyés
ambiance et convivialité
Toute la journée du dimanche, une foule particulièrement nombreuse cette année, a ainsi pu découvrir notre Association avec ses buts culturels et philanthropiques.  Elle s'est aussi familiarisée avec l'histoire de la culture de la pomme de terre, les différentes variétés, son usage culinaire bien au-delà d'un simple "légume" en découvrant des produits originaux, tels que de la confiture et des desserts à la pomme de terre, élaborés par nos soins.

Cette journée a également été l'occasion de remettre en fonction le four à pain du village, dans lequel, outre le pain traditionnel fabriqué sur place, certains ont même pu faire cuire leurs propres pâtisseries .
Dans la grange traditionnelle

 Merci à nos deux boulangers qui ont oeuvré toute la journée, heureux de montrer leur savoir-faire, et de répondre aux questions que les plus jeunes se posent toujours face à un four à bois.

le pain tel qu'on le rêve!
Au-delà des dégustations offertes à tous, plusieurs ateliers pour enfants ont aussi permis à nos jeunes visiteurs de s'initier à la création de figurines en pommes de terre, à la fabrication de broyés du Poitou...
l'imaginaire des enfants

De l'avis unanime des participants, c'est dans une ambiance particulièrement festive , conviviale et chaleureuse  que notre Association a pu encore une fois s'impliquer dans le déroulement de ces journées du Patrimoine.





dimanche 26 août 2012

Présence à la fête de la chasse 2012

Dimanche 19 août 2012, pour la seconde fois, les planteurs  avaient dressé leur stand à la fête de la chasse de Chauvigny, dans la prairie de la "rivière aux Chirets".
Cette troisième manifestation organisée par l'ACCA chauvinoise , tout en étant un beau succès, n'a toutefois pas accueilli autant de visiteurs qu'il y a deux ans. Deux raisons au moins à cette baisse de fréquentation : la canicule exceptionnelle et l'absence cette année de l'attraction constituée par le boeuf en barbecue.

Les Planteurs, qui  présentaient une soixantaine de variétés de pommes de terre, ont connu un certain succès, si l'on en juge par le nombre de personnes venues dialoguer, échanger des conseils de culture, des appréciations sur telle ou telle variété préférée...
En effet, l'objectif de l'association est de faire connaitre au grand public un peu plus l'univers de la pomme de terre, la multiplicité des variétés et donc des goûts, des usages culinaires. Nous avons été heureux de rencontrer non seulement de "vieux" jardiniers expérimentés mais aussi des jeunes qui osent se lancer dans cette culture.Si certains confondent un peu les variétés, parfois avec une belle assurance, beaucoup connaissent bien celles  qu'ils cultivent. La Stemster par exemple est assez plébiscitée, tant par nos visiteurs que par nos adhérents. Nous avons fait découvrir avec plaisir nos nouvelles variétés, commercialisées comme  la Cheyenne, la Violine de Borée, ou ancienne et hors commerce comme la Belle de juillet.
Souhaitons que les organisateurs renouvellent l'expérience dans deux ans.
Pour un compte-rendu complet de cette fête voir l'article de la NR:http://www.lanouvellerepublique.fr/Vienne/Loisirs/24H/n/Contenus/Articles/2012/08/20/La-fete-de-la-chasse-fait-face-a-la-canicule

La violine de Borée

La violine de Borée est une vieille variété traditionnelle du plateau ardéchois. Surfant sur la vague actuelle de la mode des variétés anciennes et de terroirs, une association du petit village de Borée (168 habitants, en Ardèche : région Rhône-Alpes)  a régénéré cette pomme de terre violette grâce à l'aide de "Bretagne plants" et la commercialise sous le nom de violine de Borée.
La chaire violette, comme pour les autres bleues, est due à la présence d'un pigment violacé, comme ceux de la betterave : l'anthocyanine .
La récolte demande de 130 à 150 jours, ce n'est pas une précoce, elle se conserve  bien (8 mois).
De forme plutôt ronde, à la peau noire et chaire violette (mais pas uniforme comme la vitelotte) qui conserve sa couleur à la cuisson. Son onctuosité, son goût subtil de châtaigne et sa couleur originale lui ont permis d'être adoptée par quelques grands chefs de cuisine locale. C'est ainsi que Michel BRAS, restaurant trois étoiles à Laguiole a inventé la crème de violine de Borée dont voici la recette :

Ingrédients : pomme de terre, sucre, épices, agrumes, 55 g de pomme de terre pour 100 g . Teneur totale en sucre : 60 g pour 100 g.
 Comment consommer la Crème de Violine de Borée ? Salé/Sucré : Servi avec les gibiers. Une noix de Crème de Violine sur chèvre frais, chaud, brebis, Cantal, Roquefort... Une noix également sur du foie gras et ses dérivés.
Email : contact@goutez-l-ardeche.com
Web : http://www.goutez-l-ardeche.com
Cette crème de violine de Borée ainsi que des petits gâteaux (le Triffou, du nom local ancien de la pomme de terre, la truffe ou truffole) ont reçu le label "Goutez l'Ardèche", ce qui assure largement leur promotion auprès des touristes.


Une autre recette de chef, très originale (difficile à reproduire chez soi!) est proposée par le
Restaurant Le Panoramic
M. Raymond LAFFONT
07370 OZON
04 75 23 08 14
www.restaurant-lepanoramic.fr
Le nom du plat est déjà tout un programme : La Pantoufle du cardinal en croûte de violine de borée
(oui, vous avez bien lu!)

Temps de préparation : 20mn
Temps de cuisson : 20mn
Pour 4 pers:
4 pommes de terre “violine de borée”
160 gr de girolles
2 magrets de canard “Mulard”
4 tranches de foie gras cru
125 gr de pâte feuilletée
sel, poivre
20 gr de beurre
ail et persil haché
cognac
fond de canard
4 moules si possible sphérique
Faire cuire les violines avec la peau à l’eau (non salée) ou à la vapeur. Dés la fin de la cuisson, les rafraîchir pour arrêter leur cuisson. les éplucher et les couper en rondelles régulières. Réserver.
Faire une duxelle (hacher) avec les girolles. Les faire revenir dans du beurre et les persillées (ail et persil haché) en fin de cuisson. Réserver.
Fariner les tranches de foie gras et les faire colorer à la poêle sur les deux faces. Saler et poivrer au moulin. Réserver. Garder la poêle avec la graisse pour la cuisson des magrets.
Dégraisser les magrets de canard. Laisser tout de même une pellicule et commencer la cuisson sur cette face. Faire juste colorer des deux cotés avec une poêle bien chaude. Saler et poivrer. Déglacé au cognac, verser un peu de fond dans la poêle et faire réduire jusqu’à consistance sirupeuse. Réserver.
Étaler la pâte feuilletée et faire 4 cercles de la dimension de la base des moules sphériques. Réserver.
Mettre un film alimentaire au fond des moules ou à défaut beurrer largement.
Disposer en rosace les pommes de terre pour chemiser le moule.
Mettre 1 cuillère de duxelle de girolles, une tranche de foie gras et la moitié d’un magret de canard coupée en tranche. Rajouter un peu de fond de canard.
Finir par un disque de pâte feuilletée en fermant hermétiquement les moules.

Cuire au four à 180 °C, pendant environ 15 à 20 mn suivant la grosseur des moules.
Démouler et napper avec le reste de sauce.



Cette violine de Borée est donc à la fois un bon exemple de sauvetage d'une variété ancienne et une belle opération commerciale.

Récolte 2012

La récolte 2012 n'est pas mauvaise [dans le monde paysan, on ne dit jamais que la récolte est bonne, vieille habitude!]. Contrairement à l'an passé où il avait fallu arroser au printemps mais avec une récolte sous la pluie en plein mois d’août, cette année, le printemps a été maussade assurant une pousse correcte, mais par contre, nous avons récolté des matins et des après midi sous des chaleurs caniculaires. La toute dernière séance, expérience oblige, s'est effectuée très tôt le matin avant la forte chaleur.

Heureusement que des repas très conviviaux ont fait oublier les efforts et la fatigue.
Outre une soixantaine de variétés, récoltées seulement pour des raisons d'exposition aux différentes manifestations auxquelles nous participons, nous avons cultivé essentiellement six variétés pour nos membres: voir la photo où elles  sont présentées par ordre alphabétique de gauche à droite :


1- Anaïs
2- Bintje
3- Cheyenne
4- Désirée
5- Rosabelle
6- Stemster





Pour sa première année de mise en production, la cheyenne est prometteuse. Cette variété française originaire du Limousin possède de nombreuses qualités : elle est très productive [excellente tubérisation qui produit de nombreux tubercules de calibre moyen , de forme régulière et allongée, à la belle peau rouge et chair jaune soutenu, ce qui lui assure une belle présentation : on sait combien compte de nos jours "le coup d'oeil "pour un légume], de qualité culinaire raffinée . Elle se tient très bien à la cuisson (ce n'est pas une pomme de terre à frire), elle ne noircit pas après cuisson. Elle est du type chérie ou franceline, mais améliorée. Une cheyenne qui a de l'avenir!

Parmi les variétés "de collection", une nouveauté, en tout cas pour notre association, la Violine de Borée, une pomme de terre bleue qui nous vient de l'Ardèche [voir l'article qui lui est consacré].

mardi 17 juillet 2012

Sus aux doryphores : chapeau Jean-Pierre!

Arrivés massivement en France dans les années 20 par la région bordelaise,(1) ramassés par les enfants des écoles durant la seconde guerre mondiale,  durement traités par les produits chimiques depuis, on avait cru les doryphores en voie de régression [article d'Alain Fraval dans la revue Insectes en 2001].C'était une illusion! avec le réchauffement climatique, les revoilà en force, notamment dans les grandes régions productrices au nord de la Loire.
Ce fut également le cas dans les deux parcelles de notre association . Alors, que faire? traiter? avec une efficacité limitée mais des effets nocifs assurés? C'est alors que Jean-Pierre, jardinier expérimenté et adepte du jardinage au naturel, s'est proposé pour mettre en oeuvre le seul véritable moyen de lutte efficace : le ramassage manuel des doryphores adultes et des larves, et la destruction des  oeufs au revers des feuilles. Ayant pratiqué cette méthode manuelle et naturelle dans son jardin depuis quelques années, il a constaté la quasi disparition des coléoptères.


En effet, un doryphore adulte peut vivre jusqu'à deux ans. L'hiver venu, il s'enterre assez profondément, entre 20 et 40 cm selon la région et le climat. Au printemps, dès que la température à son niveau d'enfouissement atteint 14 °, il sort à la recherche de nourriture. Cela se passe en général vers la mi avril.

Quelques temps après l'accouplement, la femelle pond ses oeufs d'une belle couleur orangée- une trentaine-  sur la face intérieure des feuilles. Les larves éclosent une semaine plus tard. Dodues, de couleur orange vif tachetées de noires, elles dévorent littéralement les feuilles des plants de pommes de terre en quelques jours. Tout va très vite : en deux semaines, la larve connait trois mues, puis s'enterre pour se transformer en nymphe. Au plus tard, deux semaines après, ces nymphes donnent de nouveaux doryphores adultes. Ainsi, vers la mi-juillet, nous rencontrons tous les stades possibles du doryphore : l'ancien adulte encore vivant, les oeufs, les larves, les nymphes et les nouveaux adultes qui vont passer bientôt l'hiver enfouis dans le sol. Si on ne fait rien, on le voit, le terrain est infesté pour longtemps.

C'est avec beaucoup de courage et de persévérance, que Jean-Pierre s'est lancé dans cette lutte. Quel travail ! un passage une fois tous les deux jours, plusieurs heures par champ, pour traquer les oeufs dissimulés sous les feuilles, capturer les doryphores adultes qui se laissent tomber sur le dos de façon à cacher leur belle livrée jaune à rayures noires pour se fondre dans la couleur du sol....En fin de compte, Jean-Pierre estime avoir collecté sur la saison près de 22 000 doryphores!
Jean-Pierre, chapeau et un grand merci!

1)Voir l’article de juillet 2009. Cette invasion de doryphores fait penser à l'actuelle invasion du frelon asiatique  à partir du sud de la France depuis 2004. Dans les deux cas, nous nous en sommes aperçus trop tard et il devient impossible d'éradiquer la progression .

mercredi 23 mai 2012

Printemps 2012 : ça pousse ? oui !, mais qu'est-ce qui se passe quand ça pousse ?

Après un hiver sec jusqu'à fin mars , le printemps 2012 a été plutôt humide et frais, ce qui convient normalement à cette plante originaire de zones d'altitude d'Amérique du Sud. Elle se complaît en zone tempérée (l'altitude vient corriger la chaleur néfaste en zone tropicale).
Que se passe t-il une fois le tubercule germé mis en terre ? Il est pourvu d'une sorte "d'horloge interne" qui lui fait franchir les différentes étapes à temps voulu, il entre en incubation, un peu comme le ferait un oeuf : ici l'éclosion qui libère le poussin en fin de cycle, correspond à la tubérisation, c'est-à-dire, à la formation des pommes de terre, l'objectif de tout cultivateur.
Nos variétés actuelles en France tubérisent en été, en jours longs, alors que les premières variétés introduites en France à partir des Andes, aimaient les jours courts [Vers 1600, le grand botaniste Olivier de Serres rappelle que les récoltes ont lieu fin septembre]. Nos variétés de jours longs ont été obtenues grâce à des améliorations génétiques  avec des plants issus du Chili où les jours sont plus longs qu'au Pérou en été.

Une fois plantée, le germe du tubercule-mère pousse jusqu'au sol, il verdit et devient tige aérienne avec feuille et  fleurs au stade final. Mais que se passe t-il sous terre ? En même temps, le tubercule-mère émet des raçines et des tiges souterraines : les stolons.  Un stolon est un organe de reproduction (asexué), il peut être aérien, comme pour le fraisier, ou souterrain, c'est le cas de la pomme de terre.. Les tubercules se forment sur les extrémités des stolons ; c'est la phase de tubérisation. Le phénomène est déclenché par une hormone élaborée  par les feuilles. Selon les variétés, les conditions de lumière et de températures influent.
Lorsque l'on conserve de vieilles pommes de terre, on peut observer un premier stade de tubérisation (sans être planté), c'est le boulage.
 Ces deux croquis proviennent du site internet :http://users.skynet.be/cerclehorticolantoing/avrilpdt.html

Ainsi, sur le plan botanique,le tubercule n'est pas une raçine, mais une tige souterraine qui se gorge de réserves nutritives (l'amidon). C'est une tige sans chlorophylle ( celle-ci apparaît lorsqu'on laisse à l'air libre la pomme de terre récoltée).

dimanche 4 mars 2012

Visite de la porcherie "La Baie des Champs"

Repoussée une première fois pour cause de neige, la visite de la porcherie de la Baie des Champs à Sèvres-Anxaumont par un groupe de 26 membres de l'Association des Planteurs de patates de Liniers, a lieu ce dimanche matin, 4 mars 2012, par un temps gris, maussade et pluvieux, osons le dire, un vrai"temps de
cochon" ! Mais, c'était sans compter sur l'enthousiasme et la verve inépuisable d'Yves Debien qui nous a tenu en haleine de 10 heures à 14 heures de l'après midi... le soleil et la joie
étaient dans les coeurs
! un grand merci à lui !
Difficile de résumer ici en quelques mots tout ce que le groupe a pu voir et découvrir dans cette entreprise dynamique constituée de

deux associés majeurs [Yves et Eric Sabourin] et de 6 personnels. Bien anc
rés dans une longue tradition paysanne locale, ces personnes sont de véritables entrepreneurs dans le sens où ils osent se lancer dans de nouvelles activités qui en feraient hésiter plus d'un, mais en même temps, ils ont la sagesse paysanne de reconnaître ce qu'ils doivent à leurs prédécesseurs. Ils peuvent aller de l'avant parce que justement ils n'oublient pas d'où ils viennent : voila un bel exemple d'ancrage
dans le terroir et le patrimoine mais aussi dans la modernité!
Polyculteurs et éleveurs, ils maîtrisent l'ensemble de la filière de production jusqu'au "jambon de Bayonne" achevé, l'appellation la plus connue et achetée des Français.

Les sols enri
chis grâce au compost [très belle station de compostage], fournissent l'essentiel de l'alimentation destinée à l'élevage des porcs [maïs-40%-, blé, orge, avoine, petit-pois, colza, tourteau de tournesol]. L'agriculture pratiquée est une "agriculture raisonnable", c'est à dire qu'elle limite au maximum les apports industriels tels les traitements.. Progressivement l'entreprise développe ses activités, non au hasard mais selon deux défis à relever, le défi alimentaire et le défi énergétique [le prochain projet va valoriser les déchets alimentaires de Poitiers pour alimenter une production d'énergie : méthane, chauffage].


Les truies [impressionnantes : 350 à 400 kg, 2,5m de long!] viennent de l'extérieur, elles donnent 2,5 portées par an, avec une moyenne de 15 porcelets à chaque fois, elles reçoivent une alimentation personnalisée, la traçabilité de tout produit administré est excellente, ce qui contribue à la qualité des produits. Environ 5 000 porcs sortent annuellement ce la baie des Champs. Il faut 6 mois pour obtenir un cochon de 120 kg destiné à l'abattoir. Ces jeunes porcs reçoivent une alimentation très adaptée, gérée par ordinateur, 10 fois par jour, ce qui donne un jambon d'excellente qualité , sans gras [sans cholestérol!]. L'élevage est soigné, scrupuleusement désinfecté, les animaux sont choyés et ne subissent aucun stress: on sent l'amour du métier et le respect de l'animal [c'est le capital de l'entreprise ].

Par quel tour de passe-passe arrive t-on à faire chez nous du jambon de Bayonne ?


La zone d'élevage de ces porcs est le grand sud-ouest : les 3 régions Poitou-Charentes, Aquitaine, Midi-Pyrénées. 1500 éleveurs sont impliqués
dans la démarche IPG jambon de Bayonne:
[IPG: Indication Géographique Protégée - règlement européen de 1992 pour protéger le nom d'un produit originaire d'un espace donné]. Le Poitou-Charentes pèse 27% de l'ensemble. par contre, l'affinage doit impérativement être effectué dans le Bassin de l'Adour près de Bayonne [le consortium Jambon de Bayonne possède désormais les salines de Salies-de-Béarn (sel de terre)].
Allez voir la Maison du jambon de Bayonne au Pays-Basque (64410 Arzacq Arraziguet, ou leur site internet).

La visite se termine comme il doit au magasin où le groupe, qui a bénéficié d'une visite VIP, est accueilli par un pot
et une dégustation. La boutique, ouverte le vendredi après midi et le samedi matin, vous propose une très grande variétés de produits [jambon bien sûr, mais aussi saucisses, pâtés, plats préparés, volailles issues du nouvel élevage de la fille d'Yves, sans oublier l'huile de colza fabriquée ici dans l'huilerie de l'entreprise, et quelques produits de fermes amies : jus de pommes de la Frolle, fraises et légumes en saison de Martin de Lavoux..

Ce fut une excellente visite, au plaisir de visiter un établissement dynamique, s'ajoute également le plaisir de rencontrer un de ces Français combatifs, qui a de la "gnaque", ce qui fait du bien dans un climat de France plutôt morose !
SARL Baie des champs, 27 route d'Anxaumont, 86800 Sèvres-Anxaumont . 06 11 89 15 56; 05 49 61 18 81

vendredi 2 mars 2012

février 2012 : une assemblée générale réussie.


Jeudi 23 février, pour la deuxième année, les Planteurs ont été accueillis à Lavoux pour leur assemblée générale annuelle.
Pratiquement tous les membres ont répondu présent, signe de vitalité de cette association, le nombre d'adhérents reste stable autour d'une quarantaine.
Après l'adoption du rapport moral (au cours duquel le Président a rappelé les diverses manifestations de l'année écoulée, ce dont il a été rendu compte dans ce blog) et des résultats financiers satisfaisants, le bureau a procédé au renouvellement des cartes d'adhésion, collecté les demandes d'achat de semences parmi 4 variétés proposées :
- la stemster : notre préférée, une pomme de terre de forme oblongue à la peau rosée mais à chair jaune pâle, une demi-tardive apte à toutes les utilisations culinaires. C'est une pomme de terre d'origine anglaise (1986) à partir d'une variété de Désirée.
- la classique binje, la pomme de terre des frites belges par excellence. De forme ovale, à peau et chair jaunes, demi-précoce, un peu farineuse, elle est aussi conseillée pour les purées car elle s'écrase bien. C'est une création hollandaise du début XXe siècle.
- l'amandine inscrite aux catalogues officiels, français et européen depuis 1994, est issue d'un croisement de charlotte et de mariana. De forme oblongue, peau et chair jaunes pâles, plutôt précoce, cette obtention Clause et Unicopa est surtout utilisée en salade, cuisson vapeur.
-la cheyenne, une toute nouvelle obtention française (Limousin). Une variété très productive, peu sensible aux maladies, à la peau rouge mais à chair jaune, ferme, est idéale cuite à la vapeur. C'est une création Grocep, la distribution est assurée par Sementis.

Outre nos variétés d'exposition cultivées chaque année, cette année la thématique sera plus spécialement portée sur les pommes de terre bleues.

Quelques actions ont d'ores et déjà été programmées pour l'année 2012, entre autres la visite de la porcherie d'Yves Debien à Sèvres-Anxaumont [ la SCEA la Baie des champs] dimanche 4 mars, la visite d'un gîte en pisé dans le charmant village de la Bussière sur les bords de la Gartempe...
Après le temps du travail , deux projections commentées ont permis à chacun de voyager, de se dépayser totalement. Jacky a présenter une action d'aide à un village népalais ( contribution d'une école de Jaunay Clan en faveur d'une école népalaise) qui intelligemment fait travailler les artisans locaux népalais. Christine a commenté un voyage familial en Nouvelle Calédonie, exotisme assuré. Merci à eux de faire ainsi partager des émotions, des moments heureux.

Puis enfin, le temps du repas. Repas convivial à partir de toasts, d'entrées, de viandes, desserts , crêpes, gaufres, le tout en abondance et pour l'essentiel élaboré bénévolement par les membres de l'association.
Dans une bonne ambiance sympathique, conviviale, détendue, chacun a sorti de son sac
son jeu préféré - cartes, petits chevaux etc, et tous ont profité de cette excellente soirée jusque tard dans la nuit. Lorsque personne ne part, c'est un signe !
Tous attendent désormais avec impatience que la terre se réchauffe ... pour enfin planter.

samedi 4 février 2012

Que peuvent faire l'hiver les planteurs de patates?



Alors que les jardineries ont reçu depuis longtemps leurs semences de pommes de terre, voila que l'hiver arrive enfin, avec neige et froid intense. Que peuvent donc faire les planteurs de patates à cette saison ?
- organiser un repas convivial pour récompenser les nombreux bénévoles des journées du patrimoine. Quoi de mieux quand il fait mauvais temps que de se réunir autour d'une bonne table, en l'occurrence, l'auberge forestière duGrand Recoin? Ce temps de convivialité rappelle un peu les veillées hivernales d'autrefois.
- surveiller ce qu'il reste de pommes de terre en stock dans les celliers et dégermer encore une fois certaines variétés tenaces.
- rêver en consultant les catalogues de l'année nouvelle face aux nouvelles variétés introduites à la commercialistion. Il y en a pour tous les gôuts, y compris pour ceux qui veulent tout : du rendement, de la résistance aux maladies, du gôut, une bonne conservation, bref, la pomme de terre idéale, celle qui sait tout faire, de la frite à la purée en passant par la salade, ce qui nécéssite une bonne tenue!
Parmi les nouveautés vues dans les catalogues des semenciers, citons pêle-mêle, la Victoria dont on nous dit qu'elle est la reine des frites, celle des baraques à frites des Belges et des Chtis, la Melody qui résite au mildiou, l'Alienor qui n'est jamais malade et qui s'adapte "à toutes les sauces", la cheyenne, une nouvelle prometteuse, la Jeannette rose, une belle nouveauté qui produit beaucoup et qui est réputée excellente, etc. Bref, chacun l'aura compris, il y a l'embarras du choix, il va falloir se décider en fonction des habitudes alimentaires de chacun: êtes-vous frites ou purée?
- ou rêver au coin du feu à l'importance de ce tubercule pour l'humanité , et ce, en se laissant aller à composer quelques vers, comme c'est le cas de ce lecteur, qui dans le n° 2146 de la revue Rustica, fait son éloge :
"Merci à Antoine Parmentier
Pour avoir découvert
Cette douceur extraordinaire
Qui accompagne des saveurs étoilées"
Arthur Boutantin-Sandron, Cessières (02)