samedi 4 juillet 2009

Sus aux doryphores!










Cette année, tout le monde en a! C'est l'occasion de nous pencher de plus près sur cette "petite bête à patate" ou "bibitte à patate" comme disent nos cousins québecois ( une bibitte est un insecte, volant ou non).




Cet inscete, membre des coléoptères adore toutes les plantes de la famille des solanacées : non seulement la pomme de terre, mais aussi les tomates, les aubergines, même les solanacées sauvages comme le datura ou la morelle noire. Son nom latin, le leptinotarsa decemlineata lui vient de sa caratéristique visuelle première, les 10 rayures jaunes et les dix rayures noires de ses élytres. Il est magnifique certes, mais vorace.




Le doryphore nous vient des Etats Unis, quel beau cadeau, n'est-ce pas ? Originaire du piemont des Montagnes Rocheuses où il se nourrissait d'une plante sauvage ( de la famille des solanacées bien sûr), il se mit à proliférer lorsque les Américains , dans la deuxième moitié du XIX e siècle, développèrent la culture de la pomme de terre. Fin XIX e siècle, les premières arrivées de doryphores en Europe, Angleterre et Allemagne, furent vite enrayées, mais par contre, le constat d'un foyer important dans la région bordelaise en 1922 fut le bon. Arrivé par le port de Bordeaux, les doryphores désormais allaient gagner rapidement tout le pays et les pays voisins ( Espagne en 1935, Italie en 1941..). depuis, on se demande tous les ans, comment lutter contre ce fléau.




Les doryphores sortent de terre au printemps lorsque celle-ci se réchauffe suffisamment, ils s'accouplent, et dans son été la femelle peut pondre jusqu'à 2500 oeufs, par petits paquets de 30-40, à l'envers des feuilles afin de les protéger. De ces oeufs jaunes orangés, naissent au bout de 10 jours des larves. Ces dernières, de couleurs orangées , de plus en plus foncées, après 15 jours et 3 mues successives, ayant dévoré des quantités de feuilles, rentrent dans le sol où elles deviennent nymphes ( couleur rosé pâle). Au bout d'1 à 2 semaines, la nymphe devient l'insecte achevé ( parfait, imago).
Le doryphore adulte reste un peu dans le sol, le temps de durcir ses ailes et ses élytres, puis il sort de terre pour se précipiter sur nos plants de pommes de terre. Le cycle complet est rapide, entre l'oeuf et l'insecte, il faut compter, selon la météo, entre 1 mois et 1 mois et demi. Plusieurs générations cohabitent tout l'été, c'est la raison pour laquelle, une surveillance fréquente est nécéssaire au jardin. L'adulte, lui, vit de 1 à 2 ans. En fin de saison, il s'enterre assez profondémment, jusqu'à 40 cm pour y passer l'hiver au chaud.




Pour un croquis du cycle de vie d'un doryphore, consulter le site http://www.plantdepommedeterre.org/pages/maladies/insed.htm



Fin juin, la classe de Cm2 de Lavoux, avec son professeur des Ecoles, Jacky Mathé - à la veille de son départ en retraite- sont venus ramasser les doryphores à l'occasion de l'arrachage, pour eux, du premier rang de la récolte annuelle. Nous les en remercions.